Découvrir le CV artistique de Martial De Crée

Dans ces quelques mots, je mettrai l’accent sur l’imprégnation dans les deux sens du terme : celle de l’artisan dans sa démarche et dans son exécution. Je souhaite m’appuyer sur des valeurs patrimoniales ancestrales entre tradition et modernité.

Dans chacune des disciplines de mon premier métier, « Lettrage et Publicité » mon désir est de pérenniser les techniques traditionnelles qui vont bien au-delà d’une simple reproduction en s’adaptant aux matières et aux outils contemporains, en intégrant préoccupations et souhaits actuels dans leur processus de création.

Aujourd’hui, je suis en recherche de la « Bel Ouvrage », prendre le temps d’œuvrer en toute plénitude et en pleine conscience de l’acte que je pose et qui devrait traverser le temps. L’artisan (d’art) que je souhaite être (et reconnu comme tel), le restaurateur aux gestes assurés par la pratique, a pour objectif premier de préserver les créations anciennes et ainsi permettre de s’inscrire au mieux dans l’avenir en tant que « Passeur de Lumière » pour les générations à venir.

J’aime transmettre et j’ai déjà eu la chance de transmettre à quelques jeunes, le métier de « Lettreur d’aujourd’hui » avec ses méthodes modernes par l’assistance des ordinateurs. Du pinceau à lettre à la tablette graphique, bien des années se sont écoulées !  Je dirai que les valeurs demeurent … « Le cerveau conçoit, la main exécute et l’art naît ».

Aujourd’hui, mon objectif est de revenir à la source. Pour ce faire, j’emprunte le chemin que l’on pourrait qualifier d’ancien, de la tradition. Si l’on me demandait de décrire un artisan (d’art) … je le ferais ainsi :
« L’artisan d’art est toutefois créateur et allie les ressources intellectuelles et manuelles. » Il crée des objets, utilitaires ou de décoration, c’est peut-être le fruit et l’amour d’une alchimie subtile entre esthétique et rigueur technique.

Pour certains de ces objets, la complexité de leur fabrication confère une dimension souvent impressionnante et mystérieuse qui ne peut-être que la conséquence d’un enracinement profond dans le passé des savoir-faire de l’humanité et perpétuée par la transmission des anciens.

L’artisan (d’art) créateur doit posséder la particularité intéressante d’être à la fois un artiste qui crée selon ses propres codes mais il est également un spécialiste pointu en recherche et ainsi peut-il tendre vers la perfection. Tout à la fois, il transforme ou transfigure la ou les matières qu’il a choisies. La transgression amène également à la créativité.

Garant des techniques ancestrales, empruntant des chemins non encore spécialement visités, il créera son propre style, sa méthode. Pour parfaire à cette demande que je formule, il m’est difficile d’énoncer toutes les techniques utilisées dans différentes disciplines telles que les arts graphiques.
En ce qui concerne la métallisation à la feuille avec ses principales techniques comme les méthodes nobles dites: à la détrempe (pour l’intérieur et pour obtenir une brillance maximale) sur bois, plâtre, stuc, etc. … ou à la mixtion (pour l’extérieur) fers forgés, statues etc. …
Les outils et matières que vous pourrez découvrir sur les différentes planches en annexes telles que le coussin, la palette, le couteau à dorer … Les pinceaux, les mouilleux, les appuyeux, les agates ou brunissoirs. Les différents boles sous forme de pâte d’argile (assiettes) qui doivent être utilisés avec des adjonctions de colle de peau de lapin.
La brosse aux poils durs appelée « chien » s’utilise après l’application des boles pour lustrer et enlever les résidus afin d’obtenir une surface parfaitement lisse et de recevoir les feuilles d’or, d’argent, de laiton, etc. …
Les différentes couches de blanc de Meudon que l’on applique en apprêt sur par exemple, des stucs abîmés ou des encadrements (entre 10 à 17 couches) pour refaire l’épaisseur et ensuite retravailler les ornementations avec les fers à réparer.
Il y a aussi le silicone et le plâtre que j’utilise pour refaire des partie manquantes à certains ornements. Il faut parfois faire de petits coffrages et mouler des parties disparues par l’usure et le temps.
Il me semble qu’ici, n’est pas le but de vous faire un cour détaillé de toutes les techniques utilisées.  Il est nécessaire de s’adapter en fonction de la pièce que l’on reçoit à restaurer.

Dans la création, tout est envisageable et reste à découvrir.

En conclusion …
Pour moi, un artisan d’art ne peut être séparé du monde dans lequel il progresse. Les artisans s’influencent mutuellement et se complètent tout comme je me complète avec mon épouse qui réalise des céramiques et que je décore par des métallisations diverses.
Je trouve en elle, la matière première (la terre) mais aussi ses sources d’inspiration ou ses pistes de réflexion. Nous sommes l’un pour l’autre complémentaires tels la rose chromatique des couleurs, comme le vert l’est au rouge, l’orange au bleu et le jaune au violet.
Ceci est valable avec tout autre artisan, comme le facteur d’orgues qui souhaitera décorer un instrument (clavecin par exemple) à la feuille d’or.